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  • Photo du rédacteurMuriel de Saint Sauveur

« Suis-je maudite? La femme, la Charia et le Coran » par Lubna Ahmad Al-Hussein

Suis-je maudite? Telle est la question que pose Lubna Ahmad al-Hussein, journaliste soudanaise, arrêtée et condamnée dans son pays à quarante coups de fouet pour avoir porté un pantalon.


Lubna reprend sa question dans son livre. Elle fait un remarquable travail d’étude du Coran et des ordres écrits par des humains et qui aujourd’hui tiennent de loi islamique pour tous les fanatiques.Reprenant à la source l’histoire du Coran, elle nous ouvre les yeux sur ces hommes qui voudraient régir les humains par des textes bien éloignes de la parole originelle.


Vers 610 de notre ère, Mohamed, caravanier mecquois entend dans une grotte où il méditait une voix lui ordonner de recueillir les paroles qu’elle lui apporte. Le prophète reçoit ainsi les premiers versets du Coran par bribes et ce durant 22 ans. Ses compagnons notent de manière dispersée ce qui sera le Coran. Mais le prophète s’oppose à ce que ses propres dires soient retranscrits afin de ne transmettre que celle du Très-Haut. Il s’ensuit alors, transcrits par d’autres, les dires du prophète sous forme de textes appelés « hadith » ceux-ci transcrits en ordre nommés « houdoud ».

Lubna décrit ainsi une religion qui a érige en ordre des écrits de plusieurs protecteurs d’Allah, qui ne font qu’interpréter à leur façon des textes de provenance divers. Or comme le précise Lubna : « le Coran, lui, ne mentionne à aucun moment les hadiths, il ne les érige pas en piliers de la loi, il ne signale même pas leur existence. » Elle ajoute:  » Je suis une bonne musulmane, mais je ne m’étendrai pas sur ma croyance que je considère comme être une affaire privée entre Allah et moi. Et parce que je me veux une bonne musulmane, je ne me réfère qu’au Coran. Le prophète avait demandé que ses paroles ne soient pas mises par écrit, sinon il est évident que ses compagnons se seraient exécutes. Quel est donc mon crime si je considère qu’elles n’ont jamais été écrites? Suis-je coupable de blasphème? ».


Elle démontre parfaitement bien comment les hommes ont choisi, parmi les nombreux hadiths, ceux qui leur convenaient et comment leurs interprétations peuvent être sujet à discussion, notamment sur le rôle de la femme. Ce qui fait que les femmes elles-mêmes finissent par être convaincues de la vérité de ces textes. Elle pointe l’incohérence de ces textes suivant les pays alors que ceux-ci sont musulmans. Le sien, le Soudan, interdit aux femmes de porter le pantalon tandis que son voisin, l’Iran les contraint d’en porter pour mieux s’abriter du regard des hommes! Les lois deviennent contradictoires selon les aires géographiques.


Lubna conclue en relevant que toutes ces absurdités sont celles des hommes et non celles du prophète. Si vous voulez comprendre un peu mieux l’Islam lisez ce livre intelligent et érudit.


Lubna Ahmad Al-Hussein, Suis-je maudite? La femme, la Charia et le Coran chez Plon.

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