« Au diable toutes ces peurs qui vous gangrènent. La possession sociale, religieuse et légale des femmes ne vous sert qu’à ça, les voiler, toutes ces peurs. Peur de vos incompétences. Peur de vos insuffisances. Peur de vos impuissances. Vous n’êtes que des êtres de peur ? »
C’est ainsi que s’exprime l’actrice Alexandra Lamy dans l’interprétation de Misia Sert, pianiste et égérie de la belle époque, sous l’écriture du metteur en scène Christian Siméon.
La Vénus au phacochère est actuellement à l’affiche du Théâtre de l’Atelier, ce magnifique petit théâtre de la place Charles Dullin à Paris. Une vilaine affiche pourrait nous faire penser que nous allons assister à une pièce légère. Alexandra, un chien au bout d’une laisse, pose comme la jolie femme des années folles, nous la devinons superficielle et entretenue, bien sûr.
Surprise, surprise grâce au très beau texte de Christian Siméon et au magnifique jeu d’Alexandra Lamy. Il va falloir compter avec cette femme, qui nous émeut profondément grâce à un jeu très subtil. Il faut aussi compter avec l’auteur, qui met dans la bouche de son actrice des paroles d’un féminisme très actuel et très engagé.
Non ce n’est pas une pièce légère, c’est une pièce sur cette terrible ambiguïté qui nait dans les rapports entre l’homme et la femme lorsque l’argent domine. La femme a beau se battre, elle reste prisonnière de sa dépendance à l’homme lorsque celle-ci est financière.
Quant à l’homme, manipulateur par excellence, ne cacherait-il pas sous ses envies de domination, une terrible frousse ? C’est une pièce d’actualité, dans une époque où les femmes se battent dans le monde entier pour être libre de leur choix, ce qui n’est pas encore dans le cas dans la moitié de ces pays.
Et où certains hommes veulent enfermer les femmes pour cacher cette peur qui les envahit.
Allez-y pour vivre ce beau moment de théâtre.
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