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  • Photo du rédacteurMuriel de Saint Sauveur

Entre Simone de Beauvoir et Nancy Huston

Si pour Simone de Beauvoir « On ne nait pas femme, on le devient », pour Nancy Huston « Aucune occidentale ne pourra prétendre avoir mené son existence à l’abri de cette propagande qui fait de nous toutes  […] des reflets dans un œil d’homme ».


Bref une femme sera toujours une femme, une  proie, et un homme, un chasseur. 


Dans son dernier livre, Reflets dans un œil d’homme, tout en avouant apprécier l’Egalite défendue dans nos pays entre les hommes et les femmes, Nancy Huston choisit d’étudier l’éternel masculin.




Mais que fait-il cet homme qu’elle décrit dans ses pages ? Il a une prédisposition innée à désirer les femmes par le regard, tandis que les femmes se complaisent dans ce regard parce qu’il prépare leur fécondation.


Bref Mesdames vous ne pouvez échapper au regard de l’homme, au désir qu’il vous porte, ce qui vous pousse à vouloir rester belle au-delà du raisonnable. Votre image véhiculée par le miroir, puis par la photographie et enfin aujourd’hui par la publicité vous renvoient l’image d’une beauté que nous voulons toutes atteindre. Mais cette envie masculine est aussi ce qui pousse les hommes à nous désirer trop, à nous malmener, voire à nous violer sous l’empire de ce désire naturel et historique.

Nancy Huston s’appuie à la fois sur des experts, ses amis masculins et l’histoire de Jean Seberg ou de Marylin Monroe, tuées par les désirs masculins. 


Cet essai est intéressant car il ouvre la voie à nombre de discussions et de réflexions. Nancy  Huston part du principe que les hommes ne sont pas égaux, égalité que nous défendons  pourtant dans nos sociétés démocratiques. Il ne me semble pas que ce soit tout à fait la réalité. C’est plutôt parce que nous savons que les hommes ne sont pas égaux que nous souhaitons que l’Etat et la population compensent ces inégalités dues à la nature.

Nancy Huston fustige donc les universalistes qui prônent l’Egalite totale entre hommes et femmes et affirment que les différences entre les sexes sont socialement construites. 

Elle ajoute: « la théorie du genre n’est pas seulement élitiste, elle est irresponsable ». Parce qu’à nier le pouvoir du sexe, on pousse la femme à rester objet. Pour ma part, je ne pense pas que nous soyons totalement identiques, mais je n’appuie pas pour autant  la philosophie des différentialistes qui, sous prétexte que nous sommes différents, nous enferment dans un rôle de femme ou d’homme.


N’y aurait-il pas une voie médiane nous considérant égaux en droit, différents de par notre sexe biologique et multiples eu égard à des valeurs masculines et féminines que chacun et chacune portent plus ou moins en soi ? C’est cette troisième voie que j’aimerais défendre. Car si j’accepte que des éducations et stéréotypes nous enferment dans des rôles, je pense quand même que notre sexe féminin nous impose des attitudes différentes dues à notre corps, qui saigne, qui souffre, et qui enfante même si nous choisissons de ne pas le faire. Enfin j’ajouterais que la séduction entre deux êtres, homme ou femme, n’engendre pas forcement le pouvoir de l’un sur l’autre. La séduction fait partie du bonheur de vivre, le regard de l’autre nous permet de respirer si, et à cette seule condition, si le regard est empreint de respect.

Nous revenons ainsi à ma grande obsession, celle de l’éducation. Si les femmes et les hommes apprenaient à leurs fils le respect de l’autre, et plus spécialement de la femme, nous n’en serions pas là.


Ma troisième voie donc pourrait se définir par « égaux mais sexuellement différents » ou bien encore  « universellement différents ».


En tous les cas, pour toutes ces raisons décrites plus haut, il faut lire ce livre qui pose de bonnes questions.

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