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  • Photo du rédacteurMuriel de Saint Sauveur

De l’Algérie à la France : un constat unique

Dernière mise à jour : 6 avr. 2018

L’Algérie vient d’élire 145 femmes à l’Assemblée Nationale, plus qu’en France. Seules 30 auparavant avaient ce privilège ; 4 fois plus désormais vont partager le pouvoir avec les hommes.

Bien sûr, nombre d’entre elles sont voilées, même si les islamistes sont « laminés » comme le dit la presse algérienne.




Je reviens de ce pays où se côtoient dans la rue des femmes en niqab, des femmes voilées, mais aussi des femmes en jeans. Jusqu’alors, elles n’étaient que 2% à atteindre des postes à responsabilité. Elles ont encore besoin d’un tuteur et n’héritent que du tiers contrairement aux fils. Si on dénote dans la rue des vêtements divers, on y croise peu de femmes et aucune aux terrasses de café. Les nouvelles promues auront-elles le pouvoir de changer les choses ? C’est ce que pensent les jeunes diplômé(e)s que j’ai rencontrés au cours du débat à Alger, qui m’a permis de rencontrer Dalila Nadjem et Nassera Merah.


Dalila est éditrice, a ouvert une première librairie, imagine la seconde et gère le festival de la bande dessinée de 2012. Dalila fait partie de ces femmes qui ont osé et elle poursuit dans cette voie d’indépendance.  Nassera est, entre autre, sociologue et auteur d’un mémoire sur la lutte des femmes.

Lorsque je lui envoie un mail de félicitations pour la nouvelle assemblée algérienne, elle s’insurge contre le nouveau gouvernement qui se plaint déjà du manque de compétences des femmes élues.


« Et les hommes, ils sont tous compétents ? Si c’était le cas, ils ne nous auraient pas laissé le pays dans cet état ». Nassera a vécu les années algériennes de liberté où les femmes sortaient dans la rue en mini-jupe, elle connaît les femmes des villages, celles qu’elle considère comme courageuses et qui sont celles qui se sont présentées, en majorité, aux élections. Elle sait de quoi elle parle.

Et pourtant ce qui nous rapproche toutes les trois, algériennes ou française, est ce constat commun. Oui il y a encore discrimination envers les femmes à cause de leur sexe. Les jeunes diplômées qui nous écoutent le découvriront au cours de leur vie professionnelle, les autres, celles des campagnes le savent déjà.


Le CNRS a placé l’égalité en tête de l’année 2012. Cela signifie traiter le genre humain dans sa globalité et imaginer que l’on peut vivre sans exploiter la moitié du genre humain. En Algérie, comme au Pakistan, 70% des jeunes diplômées sont des filles.


Poursuivront-elles une carrière au-delà du mariage ? C’est La question.

Car si discrimination il y a d’un côté, il doit aussi y avoir du côté des femmes une volonté de changement. Et dans ce cas il faut avoir du pouvoir.


Une actualité en tous les cas à suivre pour voir l’impact de ce nouveau gouvernement.

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