Si Freud avait vécu au XVIIIème siècle, nous aurait-il raconté la vie de Marie-Antoinette comme a su si bien le faire Christine Orban ?
Pas si sûr car il fallait l’esprit et l’analyse d’une femme pour comprendre si bien l’esprit de cette reine tant accablée par son peuple. Il fallait comprendre, comment dès cette époque, l’impact de l’image du politique et encore plus d’une femme politique, pouvait devenir une arme nuisible que les ennemis réels ou imaginaires utilisaient avec une force et une méchanceté incroyable.
Cette image prit la forme du couperet qui lui provoqua plus de douleurs que celui de la guillotine. Il fallait surtout avoir souffert dans son âme pour comprendre les souffrances de MA comme Christine Orban nomme si joliment notre ex reine, pour avoir senti qu’elle n’était pas ce que l’on pensait qu’elle était.
Loin de moi de renier les autres biographes qui s’y sont collés avant elle, tel Stéphane Zweig le magistral, et tant d’autres femmes et hommes de valeur, mais cette femme-là, que je ne connaissais pas si bien, m’a donné à réfléchir sur le pouvoir de l’Image, moi qui ai décidé de travailler sur l’image des femmes. La qualité de ce livre fait qu’au lieu de me raconter simplement la vie d’une personnalité, il m’a obligé à réfléchir tout en me donnant à sourire, et surtout, à pleurer tant la vie de cette femme m’a semblé triste. « Marie-Antoinette est une star, la première d’une longue lignée… ». Dès son arrivée, MA est célébrée pour aucune de ses qualités propres…
MA fut coupable, d’être ce qu’elle était, coupable d’avoir laissé les autres créé son image, coupable d’avoir ignoré toutes les calomnies écrites sur elle, mais surtout, avant tant d’autres femmes comme elles, elle voulut être libre et une reine libre, ce qui était totalement impossible à son époque, et pas encore tout à fait possible aujourd’hui.
Ce que nous pouvons tirer comme leçon de ce livre qui outre le plaisir qu’il donne à être lu, c’est une leçon de communication toujours valable pour les femmes du XXIème siècle. A l’ère de l’hyper connectivité et des réseaux sociaux, à l’ère de l’image hypertrophiée que nous absorbons quotidiennement, je m’aperçois à travers les formations que je donne, que les femmes n’ont pas toujours la notion de l’impact de leur image. Cette image justement niée par MA.
Certes, si la génération Y et Z est hyper connectée, à l’inverse les femmes des générations précédentes, font souvent le minimum en matière de communication sur les réseaux, faute nous disent-elles, de temps. Or Je viens d’être sélectionnée dans un appel d’offres grâce à ma présence sur Internet, moi une femme baby boomer.
La leçon que j’en retire et que je voudrais partager avec vous toutes, est claire : aucun métier sauf si vous avez choisi celui d’ermite, ne vous permet aujourd’hui d’être absent des réseaux sociaux.
L’absence, comme MA qui dédaignait les ragots sur son personnage, laisse la place aux autres et à leurs écrits. L’absence vous rend invisible des autres.
La maîtrise de votre image est dans vos mains, y réfléchir, la planifier et la gérer, c’est devenir leader de sa vie afin que les autres ne le soient à votre place.
Christine Orban n’a pas tort, M.A. était la première des stars, elle l’a payée de sa vie, il n’appartient qu’à nous être connue pour nous-mêmes.
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