Hélas la journée de la femme est déjà passée, quelques rares articles ont fait la une, nombre d’entre eux sur la parentalité, d’autres sur quelques portraits de femmes entrepreneurs, les débats se sont succédés, j’ai moi-même donné deux débats en région parisienne, mais que reste t’il de cette journée ?
Beaucoup de paroles et pas grand chose. Un peu d’amertume de voir tous ceux qui se donnent bonne conscience en proposant des sujets uniquement ce jour là. C’est à se demander s’il faut conserver cette journée. J’en étais là de mes réflexions que je partageais avec mon mari un matin lorsque celui-ci me répondit : c’est comme les quotas, c’est incontournable tant que les choses n’auront pas évolué. Je n’avais rien à répondre, étant donné mon discours sur les quotas. Il avait probablement raison, conservons donc la journée de la femme mais évitons d’en faire une journée prétexte.
Une semaine auparavant j’étais en Pologne pour un débat organisé par plusieurs pays dont la France. Le choix du 1er Mars avait été retenu à propos car dans ce pays ex communiste le 8 mars a une très mauvaise image. Effectivement, c’était autrefois un jour dédié à la femme mais comme les 364 autres jours plus personne ne parlait d’elles, elles ont rejeté ce symbole, ironie de leur situation, et le rejette encore. En ce 1er Mars les organisateurs avaient ainsi réunis des femmes comme la femme du Président de la République, formidable première dame, sympathique, naturelle et responsable d’une ONG s’occupant des enfants malades, Janina Padarowska, éminente femme des médias, Ursula Gacek, membre du parlement européen, Monika Kapil Mohta, ambassadrice de l’Inde au Pakistan ou encore Brigitte Gresy, inspectrice générale des affaires sociales en France et auteur de plusieurs rapports dont le dernier sur la parentalité.
Les polonaises sont encore peu nombreuses aux postes de direction et se posent beaucoup de questions sur l’équilibre vie privée vie professionnelle. Il faut reconnaître que leur pays est très catholique et plutôt traditionnel dans ses comportements. Par exemple les lois protègent la jeune mère de famille, mais d’une telle manière qu’elle en devient complètement écartée du marché du travail. En effet, elle peut prendre 3 ans de congé parental. Si par chance elle a 3 enfants, elle sort du parcours professionnel durant 9 neuf ans ; Inutile de dire qu’à ce rythme elle ne retrouve aucun travail intéressant.
C’est un problème que Mazars a décidé d’aborder. Mazars en Pologne compte en effet de nombreuses femmes que nous avons envie de faire évoluer. Notre managing partner Michel Kiviatkowski est très concerné par ce sujet et a bien compris qu’il ne fallait pas attendre l’aide du gouvernement. Aussi est il en train de réfléchir à un programme qui pourrait proposer une aide financière au retour de la jeune maman, aide qui pourrait lui permettre de s’offrir une nourrice et ainsi de lui donner un peu plus de temps et de tranquillité pour retravailler.
J’ai trouvé l’idée excellente et surtout très impressionnée par cette proposition. J’ai ainsi rêvé de voir nos éminents Présidents de grandes sociétés françaises prendre le sujet à bras le corps au lieu d’attendre les lois et de finalement mettre en place des quotas sous peine d’amende.
Comme quoi les exemples peuvent venir de tous les pays, nous avons bien chez Mazars une crèche dans notre bureau de Karachi et ce n’est pas toujours là ou nous les attendons.
Et si les entreprises font des propositions uniquement lors de la journée de la femme, c’est toujours un pas de fait.
Conclusion, ne laissons rien passer, ni une minute ni un jour pour faire progresser le statut de la femme dans le monde.
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