Hong-Kong, Guangzhou, Shenzhen, Shanghai et Beijing : un périple de 15 jours à travers ces villes chinoises à la découverte des femmes et de leur mode de vie m’a donné une envie folle de retourner dans ce pays, car il s’y passe une vraie révolution.
Chefs d’entreprise, femmes managers, héritières ou ex-communistes, il y a de nombreuses et fantastiques femmes à des postes importants. Elles n’ont peur de rien, ont eu depuis longtemps une totale égalité de droits, et soutenues par un développement économique récent, elles assument une vie professionnelle de haut niveau. En général, les enfants ont été élevés soit par une nounou soit par les mères et grands-mères et le sujet n’en est pas un. Mais les autres, celles de la campagne, celles des milieux sociaux moins chanceux n’ont pas ces possibilités.
Celles qui ont plus de 50 ans sont souvent mises à la retraite, très faible d’ailleurs, et doivent compter sur leur enfant pour les aider à vivre. Après la période communiste, une période transitoire a poussé les femmes à retourner à la maison, mais aujourd’hui la période ultra-libérale les pousse à travailler de nouveau dans un environnement redevenu inégalitaire et patriarcal.
Pourquoi alors suis-je en train de vous parler de révolution en marche, alors que je décris une situation extrêmement déprimante ?
Parce qu’arrive une jeune génération qui va bouleverser les habitudes culturelles. 70% des étudiantes des Universités de renom sont des filles. Et ces filles, pour beaucoup, souhaitent poursuivre étude et carrière. La grande question : y arriveront-elles et seront-elles plus fortes que la pression familiale et sociale ?
Avec la politique de l’enfant unique, les familles composées d’un enfant (ou de 2 au maximum si les 2 parents sont issus de famille d’enfant unique) réunissent grands-parents, parents et un enfant. Celui-ci ou celle-ci (car la pression vaut pour les 2 sexes) sait qu’il va travailler dur pour entrer à l’université, puis trouver un ou une conjointe, puis avoir un enfant, tout cela en assurant la survie de toute la famille. Si l’on vous dit qu’ils sont déprimés, vous pouvez comprendre pourquoi. Traditionnellement, la famille est le facteur essentiel de la stabilité de ce pays, le culte des anciens, l’honorabilité des grands parents à assurer une descendance, tous ces facteurs demeurent encore très prégnant. Les récentes évolutions existent au sein des grandes villes et des familles un peu internationales et modernes. Mais partout, la jeune génération se demande comment faire pour modifier ces habitudes, résister à la pression familiale et sociale, et choisir une vie heureuse et libre.
Savez-vous quelle est la question que les étudiantes m’ont posée dans chaque université ? « Madame, est-il obligatoire de se marier et d’avoir des enfants ? ». C’est visiblement la question des filles et en parler est une grande liberté.
Facile, non ce ne sera pas facile pour ces jeunes chinoises ; mais elles sont bien décidées à ne plus se laisser faire, d’autant qu’elles savent aussi comment les autres peuvent vivre.
Alors, soutenons-les dans cette recherche de la liberté.
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